Waterfall (ou cascade) est désignée comme une méthode de gestion de projet traditionnelle. Parmi les différentes méthodologies existantes, il s'agit de la méthode la plus fréquemment utilisée.
Comme son nom l'indique, l'approche en cascade suit la logique d'une chute d'eau. Une fois que l'eau a dévalé le flanc de la montagne, elle ne peut plus remonter, mais seulement continuer son chemin. Ainsi, dès qu'une étape du projet est terminée, l'équipe passe à l'étape suivante ; il n'y a pas (ou peu) de retour en arrière. L'idée est d'avancer naturellement, étape par étape, jusqu'à atteindre l'objectif final en suivant une direction claire et précise.
Le modèle waterfall est issu des industries lourdes telles que l'automobile ou le bâtiment. La première description de cette approche apparaît dans un article de Winston Royce publié en 1970. Depuis, la méthodologie en cascade fait de nombreux adeptes, dont le ministère américain de la Défense.
Fonctionnement
Le modèle en cascade consiste à suivre une succession d'étapes prédéfinies de façon séquentielle, chaque étape menant à la suivante. Ce modèle se décline en une série de six étapes :
- Exigences (analyse des besoins du donneur d'ordre) ;
- Conception ;
- Planning (échéancier et budget) ;
- Mise en œuvre ;
- Vérification ;
- Maintenance.
Il s’agit d’une approche logique et séquentielle qui vise à créer le meilleur produit final possible.
En appliquant la méthode waterfall, l'équipe projet suit le cahier des charges à la lettre et travaille sur la totalité du projet jusqu'à sa livraison. Il n'y a pas d'interaction avec le client qui recevra son projet une fois que celui-ci est terminé.
Tout doit être prévu dans le moindre détail. L'équipe s'engage sur un planning précis et définit l'ensemble des tâches à réaliser. Avec cette méthodologie, il est très complexe de prendre en compte des changements car ceux-ci auront un impact sur toutes les phases en cours et à venir du projet, mais également sur les phases déjà validées, ce qui engendrera des retards et des coûts supplémentaires.
Un exemple concret
Voici un exemple pour illustrer la méthodologie waterfall.
Pour la fabrication d'une voiture, le client commande le véhicule sur catalogue en prenant soin de choisir tous les détails et toutes les options désirés : le nombre de places, le nombre de portes, les différents matériaux (cuir ou tissu pour les sièges, plastique ou bois pour le tableau de bord, etc.), la couleur de la carrosserie, etc.
La voiture part alors en production où chaque étape est réalisée l'une après l'autre : emboutissage, assemblage, peinture et montage. Chaque étape doit être terminée pour passer à la suivante. En effet, la voiture ne peut pas être peinte si elle n'est pas totalement assemblée, et l'intérieur ne peut pas être monté si elle n'est pas entièrement peinte, etc.
Le client ne peut pas intervenir dans le processus de production. Il reçoit la voiture une fois que celle-ci est terminée. Si, finalement, la couleur ne lui plaît plus, ou s'il préfère une cinq portes, plutôt qu'une trois portes, il devra alors recommander une nouvelle voiture. Il lui faudra patienter à nouveau et certainement payer des frais supplémentaires en fonction des nouvelles options choisies.
Avantages et inconvénients
Avantages
La méthode waterfall est simple, facile à mettre en place, logique et structurée. Elle s'adapte parfaitement à des projets qui répondent à des objectifs clairement identifiés ainsi qu'aux projets où la qualité prime sur le coût et les délais.
Dès le départ, l'intégralité du projet est définie et planifiée avec précision, ce qui facilite (en théorie) l’estimation précise du budget, du temps et des ressources nécessaires à l'accomplissement de l’ensemble du projet.
Les différentes étapes se succèdent dans un ordre rigoureux en suivant les échéances, ce qui permet au projet d'être livré dans les délais. Cette rigidité simplifie la gestion du projet, tout comme la succession des différentes phases sans aucun chevauchement.
Inconvénients
L'inconvénient majeur de cette approche est son manque de flexibilité à cause de son déroulement séquentiel. En effet, la méthode waterfall ne laisse aucune place aux changements et aux imprévus.
Les risques de déception du client sont plus grands. Puisque celui-ci ne voit le produit qu'à la livraison, il se peut qu'il soit déçu du résultat final car ses attentes ont évolué ou le contexte a changé, et le projet ne répond pas aux besoins actuels.
Tous changements impliquent de revoir le projet dans son intégralité (ou presque) car toutes les phases en seront potentiellement affectées. Cela va alors générer des retards et des coûts supplémentaires importants. Par exemple, cela vous coûtera beaucoup plus cher d'ajouter une pièce supplémentaire à votre maison déjà terminée, que si cette pièce avait été prévue sur le plan initial.
La méthode en cascade n'est pas adaptée aux projets complexes de grande envergure.
En conclusion
La méthode waterfall reste l'une des méthodologies de gestion de projet les plus utilisées. Simple et logique, son organisation stricte permet d’établir plus facilement le budget, le temps et le travail nécessaires au projet.
Cependant, cette approche doit être privilégiée lorsque le projet bénéficie d'une vision claire dès le départ et que le client n’a pas la possibilité de modifier l’étendue du projet une fois qu’il a débuté.
La méthode waterfall est souvent opposée à la méthode agile.
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