Les conflits nuisent à la productivité des employés et installent une mauvaise ambiance au travail. En gestion de projet comme ailleurs, les conflits sont inévitables. En effet, l’interdépendance entre les différents acteurs du projet, leur personnalité, leur perception, leurs opinions, leur rôle et leurs responsabilités ainsi que le partage de ressources limitées créent un terrain propice aux conflits et aux tensions.
L’un des rôles du chef de projet est d’éviter autant que possible ces conflits ou de les désamorcer au plus vite afin de continuer le projet dans les meilleures conditions. Cela peut parfois être un vrai défi de faire passer son équipe de la confrontation à la collaboration et de la conduire sur la voie de la réussite.
Découvrez 4 stratégies de gestion des conflits à adapter en fonction de la situation.
Il s’agit certainement de l’une des plus mauvaises stratégies de gestion de conflit car elle consiste à délibérément ignorer la situation conflictuelle.
La stratégie de l’évitement peut être pratiquée temporairement lorsque vous êtes dépassé par la situation et que vous ne savez pas comment réagir. Adoptez cette stratégie lorsque vous avez besoin de prendre du recul pour prendre une décision. Les jeunes managers avec peu d’expérience et se laissant facilement impressionner par les conflits adoptent parfois la stratégie de l’évitement.
C’est une bonne stratégie à utiliser en cas de conflit superficiel dont la résolution vous ferait perdre du temps. D’ailleurs, ces conflits se règlent souvent d’eux-mêmes.
Enfin, la stratégie de l’évitement peut être nécessaire pour laisser vos collaborateurs reprendre leurs esprits après une situation conflictuelle. Vous attendez ainsi que la tension redescende avant de remettre le conflit sur le tapis pour le résoudre.
Evitez de passer de l’évitement ponctuel d’un conflit à l’ignorance permanente de tous les problèmes qui surviennent au sein de votre équipe. Non seulement vous perdrez votre crédibilité de manager, mais en plus, cela risque de ruiner l’ambiance et les relations au travail. Enfin, si le conflit n’est pas vraiment résolu, des rancœurs et des frustrations peuvent persister, ce qui risque de conduire à d’autres conflits.
Cette stratégie est l’inverse de la stratégie de l’évitement car vous imposez votre solution pour résoudre le conflit. Vous utilisez votre autorité en tant que chef de projet pour imposer votre décision par la force à votre équipe. Il y a alors un gagnant et un perdant.
Cette stratégie doit être utilisée ponctuellement, lorsqu’une décision doit être prise rapidement ou pour faire face à une urgence.
Ce type de gestion de conflit ne favorise pas les relations sur le long terme au sein de votre équipe et l’ambiance de travail peut se dégrader. De plus, imposer son point de vue plutôt que d’écouter celui des autres n’est pas très constructif. A utiliser avec modération.
Cette stratégie se situe entre les deux stratégies extrêmes que sont l’évitement et l’autorité. Ici, les négociations sont de mises. Il s’agit de couper la poire en deux. Le but est que les différentes parties fassent chacune des concessions et revoient leurs exigences à la baisse afin que tout le monde soit en partie satisfait. Contrairement à la stratégie de l’autorité, il n’y a pas de perdant, même si les différentes parties n’obtiennent pas entièrement ce qu’elles veulent.
Par exemple, vos collaborateurs souhaitent une augmentation, mais vous n’avez pas le budget nécessaire : vous leur accordez une prime ou la moitié du montant demandé.
La stratégie du compromis est un bon moyen de résoudre rapidement une solution conflictuelle et de continuer à avancer. Cependant, comme pour les stratégies précédentes, il ne faut pas en abuser au risque de générer des frustrations et de voir d’autres conflits apparaître.
Voici la stratégie la plus constructive pour résoudre un conflit puisqu’elle implique de demander l’avis de l’ensemble des collaborateurs concernés. La stratégie de la collaboration permet de prendre en compte les besoins de chacun et ainsi de mettre en place une solution qui satisfera toutes les parties. Vous êtes dans une logique gagnant-gagnant.
Le problème de cette stratégie bienveillante, c’est qu’elle ne peut pas être appliquée pour une prise de décision urgente. En effet, demander l’avis de chacun et essayer de trouver une solution adéquate risquent de créer un débat qui va prendre du temps. Il faut aussi que vos collaborateurs soient dans la même optique que vous et agissent dans ce sens afin que vous puissiez trouver une solution satisfaisante pour tous.
Parfois, il est nécessaire de faire preuve d’autorité pour résoudre des conflits et cette solution n’est alors pas adaptée.
Dès la création de votre équipe projet, vous pouvez mettre en place une gestion des conflits avec des directives et un processus à suivre lors qu’une crise éclate.
Choisissez soigneusement les membres de votre équipe et évitez les employés difficiles qui pourraient créer plus facilement des conflits.
Si aucune des stratégies citées n’a fonctionné, n’hésitez pas à avoir recours à un médiateur pour résoudre le problème. Une personne neutre, extérieure au conflit vous aidera à avoir une discussion plus productive.
Il n’y a pas de recette miracle pour résoudre les conflits car il existe autant de situations conflictuelles qu’il y a de personnalités. Il faut donc bien souvent choisir une stratégie au cas par cas. De plus, vous privilégierez certainement une stratégie plutôt qu’une autre en fonction de votre personnalité. Dans tous les cas, évitez d’ignorer la situation qui risque alors de s’envenimer. Peu importe la stratégie choisie, l’important est de résoudre le conflit tout en maintenant une bonne ambiance au sein de votre équipe afin de garantir la réussite du projet.